Vers une réhabilitation du métier de syndic

publication : 14 / 02 / 2020

Vers une réhabilitation du métier de syndic de copropriétés 

Bête noire des copropriétaires, au mieux un mal nécessaire parfois un aigrefin disqualifié, mal-aimable et injoignable ! Classés en bas de l’échelle de confiance des professions mal aimées, bataillant avec les assureurs et les huissiers, les syndics de copropriétés font figure de repoussoir aux yeux des Français.

Le métier d’administration de copropriété existe partout dans le monde où des copropriétés avec des espaces communs existent. Bien évidemment, les règles de gestion et de décision différent sensiblement d’un pays à l’autre : on peut observer, en particulier, que le mode de décision des copropriétaires semble lié à l’histoire récente des pays concernés.

Par exemple, lorsque le pays sort d’une période plus ou moins longue d’absence de démocratie (par exemple : Espagne, Pologne, Hongrie), le Président de l’Association de copropriétaires a un poids très fort sur les décisions de la copropriété qui fonctionne en régime autocratique. J’ai eu l’opportunité d’assister à des assemblées générales en Espagne et constaté que le Président conduisait la réunion et imposait des résolutions nouvelles sans consultation des membres du board ni référence au règlement de copropriété.

Lorsque la démocratie est ancienne ou totale (exemple : la France ou l’Allemagne), les décisions sont prises par l’assemblée de copropriétaires souveraine, ce qui, bien évidemment ne garantit pas les prises de décision.

 

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Il existe un troisième groupe où la démocratie est souvent déléguée (par exemple à des grands électeurs), comme aux Etats-Unis ou au Canada. Les décisions sont alors prises par le Conseil Syndical qui se réunit une fois par mois.

On remarque des constantes quelque soit le pays :

  • les copropriétaires sont généralement mécontents de leur syndic,
  • les copropriétaires n’ont pas connaissance des travaux et tâches réalisées par le syndic,
  • il est difficile de trouver de bons professionnels communicants

On peut légitimement s’interroger par conséquent sur les raisons qui poussent non seulement les Français mais la plupart des copropriétaires de très nombreux pays à rejeter leur syndic.

Le syndic est un technicien faisant appel aux métiers de la comptabilité puisqu’il est nécessaire de présenter les comptes de la copropriété,  d’agent de recouvrement afin de s’assurer que la copropriété ait les moyens financiers de fonctionner, de contrôleur de gestion afin d’établir des budgets, de gestionnaire afin de coordonner les travaux, de juriste afin de faire appliquer les lois et règlements.

Autant le syndic est qualifié en terme technique, autant en terme de communication ce dernier n’a soit pas été formé soit cette qualité ne fait pas partie de ses outils. Le plus grand défaut des syndics relève d’une communication défaillante :

  • permanence téléphonique réduite au strict minimum de quelques heures par jour,
  • personnel en déplacement sans possibilité de laisser un message,
  • Demandes de rappel téléphonique rarement transmises,
  • Copropriétaires jamais rappelés,
  • Copropriétaires débiteurs jamais appelés afin de trouver une solution amiable
  • Incapacité à expliquer clairement à des non sachant les tâches effectuées.

 

 

Cette non-communication est fatalement perçue comme un certain mépris entre un technicien au langage raisonné s’abritant derrière son mandat et les copropriétaires au langage plus émotionnel. Il n’est qu’à voir le déroulement d’une assemblée générale en France dont la durée dépasse souvent 4 heures, preuve d’une incapacité à maîtriser les débats par des explications accessibles.

Cependant on voit émerger une nouvelle catégorie de syndics entre le syndic traditionnel local souvent mal formé et les grandes enseignes nationales totalement déshumanisées: des opérateurs capables de mettre en place un véritable service client tout en demeurant très techniques et pointus sur les problèmes de copropriété.

Chez Synergestion nous avons mis en place des choses simples: ouvrir le standard téléphonique aux heures normales de travail, équiper le personnel en déplacement de portables, mettre en place un système de rappels aux messages, humaniser les protocoles de recouvrement avec une première démarche téléphonique et former les syndics à la conduite de réunion. Notre indice de satisfaction est une priorité.

La réhabilitation passera d’abord par la communication, par un contact plus étroit entre les professionnels et les copropriétaires et surtout par une humanisation des rapports entre un technicien mandaté pour une mission et un copropriétaire attaché à son bien et soucieux de son porte monnaie.

 

Bertrand Le Mire, gérant de Synergestion